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Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/215

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ſe rendoit dans le port ; ou ſe mettoient dans des barques pour recueillir les effets reſtez de l’incendie qui pouvoient être encore de quelque uſage, & pour les apporter dans leurs maiſons. Les femmes mêmes avec leurs domeſtiques voulurent être témoins de ce déſaſtre, & toute la Ville ſe trouva bien-tôt raſſemblée en un même lieu. Les uns levant les mains au Ciel, lui rendoient graces de leur délivrance, & les autres croyoient voir dans cet événement un effet viſible de la colére des Dieux contre les prophanateurs de leurs temples. Les flammes que les mâts faiſoient aller à une hauteur prodigieuſe, & l’étendue extraordinaire que leur donnoit le nombre des vaiſſeaux brulans, portoient dans l’ame des spectateurs une impreſſion de quelque choſe de ſurnaturel & de divin dont ils ſe ſentoient ſaiſir. En général on pouſſoit des cris de joye extraordinaires à la vûe d’un ſuccès ſi ineſpéré & ſi déciſif ; & les Barbares au contraire étoient dans une déſolation, qu’ils exprimoient par les cris les plus lamentables. Cependant tout mouvement & toute opération finit avec le