Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avoit laiſſez dans le Fort pour les recevoir. Après quoi faiſant embarquer à l’heure marquée les citoyens de Carthage en quarante galéres, & laiſſant tout le reſte de ſon armée, il ſe diſpoſoit à la retraite. Il étoit encore dans le port que des Corinthiens s’étant aperçus de ſon deſſein, coururent l’annoncer à Denys comme une nouvelle. Celui-ci fit auſſi-tôt ſemblant de faire mettre des troupes ſous les armes. Mais comme il étoit long à choiſir les Capitaines, les Corinthiens impatientez s’embarquant à la hâte dans leurs galéres, atteignent bien-tôt les derniers vaiſſeaux des Carthaginois, & les heurtant de leurs éperons, il les firent couler à fond. Denys ſe mit enfin en marche à la tête des troupes de Syracuſe, & auſſi-tôt les Siciliens qui avoient été du parti des Carthaginois ſe retirérent à travers les terres, chacun dans leur Ville ou dans leur Province. Cependant Denys poſant des gardes ſur tous les chemins par où il paſſoit, conduiſit dès la même nuit ſon corps d’armée droit au camp qu’occupoient les Carthaginois qu’Imilcon y avoit laiſſez. Ces Barbares ſe voyant abandonnez de leur Général, & des