Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/218

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Siciliens qui venaient de se retirer perdirent courage et prirent le parti de la fuite. Mais rencontrant sur les chemins les gardes qu'on y avait posées, la plupart furent arrêtés et les autres jetant eux-mêmes leurs armes par terre demandaient humblement la vie. Les Espagnols seuls prenant le parti de demeurer armés, envoyèrent proposer par un héraut leur alliance au vainqueur. Denys leur accorda leur demande et, après avoir reçu leur serment, il les incorpora dans ses soudoyés. Il fit des prisonniers de tout le reste et livra leur camp au pillage de ses soldats.

Tel fut le revers de la fortune des Carthaginois, qui apprend aux hommes que les prétentions outrées et sans bornes, ne servent le plus souvent qu'à leur faire sentir leur faiblesse. En effet, les Carthaginois maîtres en quelque sorte de toute la Sicile, à l'exception de Syracuse , ayant porté leur ambition jusqu'à cette capitale, furent bientôt réduits à soupirer après leur retraite et à l'acheter très chèrement. Après avoir renversé les tombeaux les plus respectés dans le pays, ils laissèrent sans sépulture cent cinquante mille hommes des