Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en effet très-offenſante, il étoit toujours occupé du deſſein de les en punir. Ainsi quand l’année précédente il avoit fait la paix avec eux ; ce n’étoit pas qu’il eût résolu d’être leur ami ; mais il cherchoit le moyen de leur enlever leur flotte de ſoixante & dix vaiſſeaux avant que de les attaquer ; bien convaincu que s’ils étoient dégarnis de leurs forces maritimes, leur Ville ne pourroit plus ſe défendre. Il n’avoit même ſéjourné ſi long-temps en Italie, que pour faire naître quelque prétexte de rompre avec eux ſans révolter tout le monde contre lui. Ayant donc envoyé ſur le port tous ſes gens de guerre comme s’il eût été ſur le point de s’en retourner, il fit d’abord demander aux Rheginois, les proviſions néceſſaires pour ſon paſſage, en forme de prêt, & avec promeſſe de les leur payer dès qu’il ſeroit arrivé à Syracuſe. Le but de cette demarche n’étoit autre que de s’attirer un refus qui lui donnât un prétexte de leur enlever leur Ville ; ou s’ils lui accordoient ſa demande, de les réduire à une diſette pendant laquelle auſſi il les auroit aiſément ſubjuguez. Les Rheginois qui ne pénétroient pas ſes mau-