Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/278

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ge un coup de lance dans l’aine qui penſa lui couter la vie, & dont il ne guérit qu’au bout d’un temps conſidérable & avec beaucoup de peine. Cependant le ſiége devenoit long, & par le zéle qui animoit les Rheginois à défendre leur liberté, & par la vengeance qui incitoit Denys à faire des attaques continuelles, & à ne point ſe déſiſter de ſon entreprise.

Cependant comme on célébroit alors les Jeux Olympiques, Denys y envoya pluſieurs chariots à quatre chevaux de front, dont l’attelage paſſoit en viteſſe tous les chevaux qui pouvoient ſe trouver-là. Il les fit accompagner de tentes ſuperbes faites de drap d’or ou d’autres étoffes dont le deſſein étoit curieux. Mais ſurtout il fit partir de ces déclamateurs[1] de profeſſion, qui devoient reciter dans ces jeux des poéſies de Denys même : car il étoit extrêmement entêté de faire des Vers. Il avoit confié le ſoin de tout ce cortége à ſon frere Théaride. Le nombre des chevaux & l’éclat des tentes attirérent en effet les regards de tous ceux que la curioſité aſſembloit dans ce fameux rendez-vous de toute

  1. Les Rapſodes en terme Grec.