Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/279

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la Grèce. Les déclamateurs mêmes dont la voix étoit merveilleuſe, furent bien-tôt environnez d’une grande foule d’Auditeurs & même d’admirateurs. Mais ceux-ci s’apercevant peu à peu de la miſére des Vers qu’on leur récitait, cette admiration ſe tourna en riſée, & l’on porta le mépris & enſuite l’indignation juſqu’à renverſer & à déchirer ces riches tentes ſous leſquelles on s’étoit placé pour écouter. L’Orateur Lyſias[1] qui étoit venu cette année à Olympie[2] alla plus loin, & il entreprit de perſuader à tous les aſſiſtans, que l’on ne devoit point admettre à des Jeux ſacrez des gens venus de la part d’un homme ſouillé de l’impiété de la Tyrannie. Ce fut le ſujet de la harangue qu’il fit alors, & à laquelle il donna pour titre l’Olympique. Le malheur voulut encore que dans la courſe, quelques-uns des chars de Denys ſortirent de la lice, & que

  1. Lyſias étoit Athénien. Il avoit même exercé des charges publiques dans la grande Gréce en Italie. Revenu à Athénes, il en fut chaſſé par les Trente & il vint s’établir à Mégare. On lui a attribué juſques à 425. harangues qu’il faut réduire à 230 ou 233. Il nous en reſte 34, parmi leſquelles l’Olympique dont il eſt parlé ici ne ſe trouve pas. Fabric.
  2. Olympie ou Piſe étoit une ville de l’Elide dans le Péloponnéſe.