Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les pourſuivoient l’épée dans les reins les firent fuir toutes enſemble. La plûpart tâchoient de gagner les bords du fleuve, & comme ils s’embarraſſoient & ſe faiſoient tomber les uns les autres, par leur empreſſément égal, les Gaulois ne pouvoient ſuffire à les tuer. Tout le champ de bataille fut bien-tôt couvert de morts. Ceux à qui il reſtoit le plus de force traverſérent le fleuve à la nage, mais chargez de toutes leurs armes par un point d’honneur, qui ne leur permettoit de les quitter qu’avec la vie. Comme le cours du fleuve étoit violent en cet endroit là, le poids qu’ils portoient en fit enfoncer, & perdre un grand nombre ; & quelques-uns ſeulement après des efforts extraordinaires trouvérent loin de là un port de ſalut. Il faut pourtant avouer, que comme dans le lieu même de la bataille les Ennemis les preſſoient extrêmement, & que le plus grand carnage ſe fit ſur les bords du fleuve, pluſieurs d’entre les Romains abandonnérent leurs armes, & ne ſauvérent que leur perſonne. De quelque nombre de morts que les Gaulois euſſent couvert le champ de bataille, ils ſembloient n’être pas ſatisfaits encore, & ils accabloient de traits