Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/290

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ceux qui traversaient le fleuve. La foule en était si grande qu’il n’était pas nécessaire de tirer juste pour en atteindre plusieurs. Les uns disparaissaient sur le champ et les autres seulement affaiblis par leur blessure se soutenaient encore sur la surface de l’eau. Au sortir de cette malheureuse bataille, la plus grande partie des Romains se réfugia dans la ville de Véïes qu’ils venaient de détruire. Ils la fortifièrent du mieux qu’il leur fut possible pour y recevoir ceux lui voudraient y chercher leur sûreté. Quelques-uns de ceux qui s’étaient sauvés à la nage, vinrent dépouillés même de leurs armes jusqu’à Rome et y publièrent que toute leur armée avait péri. Une semblable nouvelle jeta tout ce qui restait de citoyens dans le dernier découragement. Ils ne jugeaient pas pouvoir résister au premier abord des vainqueurs, après avoir perdu toute la jeunesse capable de les défendre et le projet de se sauver avec leurs femmes et leurs enfants leur paraissait impraticable dans le voisinage des ennemis. Un grand nombre de particuliers prit néanmoins ce parti, et ils se réfugièrent dans les villes voisines avec