Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/118

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patrie. Il est monté dans l’Olympe, non en mettant le mont Ossa sur le mont Pélion ; car ces travaux ne sont pas des effets de la vertu d’Hercule. La sagesse seule lui a servi de guide dans la route qui mène sans détour au Ciel.

Celle-ci est de Zénodote le Stoïcien, disciple de Diogène.

Zénon, toi dont le front chauve fait le plus bel ornement, tu as trouvé l’art de se suffire à soi-même dans le mépris d’une vaine richesse. Auteur d’une science mâle, ton génie a donné naissance à une secte, qui est la mère d’une courageuse indépendance. L’envie ne peut même te reprocher d’avoir eu la Phénicie pour patrie. Mais ne fut-elle pas celle de Cadmus, à qui la Grèce est redevable de la source où elle a puisé son érudition ? Athenée, poète Épigrammatiste, en a fait une sur tous les Stoïciens en général ; la voici :

Ô vous ! Auteurs des maximes stoïciennes, vous dont les saints ouvrages contiennent les plus excellentes vérités, que vous avez raison de dire que la vertu est le seul bien de l’âme ! Elle seule protège la vie des hommes, & garde les cités. Si d’autres regardent la volupté corporelle comme leur dernière fin ; ce n’est qu’une des Muses qui le leur a persuadé[1]

  1. C’est-à-dire Thalie, nom d’une des Grâces de la fable, & aussi d’une des Muses qui présidait sur les fruits de la terre. De là vient que Thalie signifie quelquefois la volupté. Voyez le Thrésor d’Étieme. La fin de ces vers paraît désigner les Épicuriens. Meiboom. Au reste Diogène Laërce les a déjà rapportés dans la vie d’Antisthène.