Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/162

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nution. Ils disent que les choses du monde se partagent en celles qui sont des biens, en celles qui sont des maux, & en celles qui ne sont ni l’un, ni l’autre. Ils appellent biens les vertus, comme la prudence, la justice, la force, la tempérance, & les autres. Ils donnent le nom de maux aux chose contraire à celles-là, à l’imprudence, à l’injustice & au reste. Celles, qui ne sont ni biens, ni maux, n’apportent ni utilité, ni dommage, comme la vie, la santé, la volupté, la beauté, la force de corps, la richesse, la gloire, la noblesse & leurs opposés, comme la mort, la maladie, la douleur, l’opprobre, l’Infirmité, la pauvreté, l’obscurité, la bassesse de naissance, & les choses pareilles à celles-là, ainsi que le rapportent, Hecaton dans son septième livre des Fins. Apollodore dans sa Morale & Chrysippe, qui disent que ces choses-là ne sont point matière de biens, mais des choses indifférentes, approuvables dans leur espèce. Car comme l’attribut propre de la chaleur est de réchauffer & de ne pas refroidir, de même le bien a pour propriété d’être utile & de ne pas faire de mal. Or les richesse & la santé ne font pas plus de bien que de mal ; ainsi ni la santé, ni les richesses ne sont pas un bien. Il disent encore qu’on ne doit pas appeler bien une chose dont on peut faire un bon & un mauvais usage. Or on peut faire un bon & un mauvais usage de la santé et