Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/196

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qui la rend inhabitable ; en zone tempérée comme celle qui lui est opposée, & en zone australe, aussi inhabitable pour sa froidure que le sont les deux autres.

Les stoïciens se figurent que la nature est un feu plein d’art, lequel renferme dans son mouvement une vertu générative ; c’est-à-dire un esprit qui a les qualités du feu & celle de l’art. Ils croient l’âme douée de sentiment, & l’appellent un Esprit formé avec nous ; aussi en font-ils un corps, qui subsiste bien après la mort, mais qui cependant est corruptible. Au reste ils tiennent, que l’âme de l’univers, dont les âmes des animaux sont des parties, n’est point sujette à corruption.

Zénon Cittien, Antipater dans ses livres de l'Ame & Posidonius nomme l’âme un Esprit doué de chaleur, qui nous donne la respiration & le mouvement. Cléanthe est d’avis que toutes les âmes se conservent jusqu’à la conflagration du monde ; mais Chrysippe restreint cette durée aux âmes des sages. Ils comptent huit parties de l’âme ; les cinq sens, les principes de génération, la faculté de parler, & celle de raisonner. La vue est une figure conoïde, formée par la lumière entre l’œil & l’objet vu, dit Chrysippe dans son deuxième livre de Physique. Selon l’opinion d’Apollodore, la partie de l’air, qui forme la pointe du cône, est tournée vers l’œil, & la