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Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/348

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vaines & frivoles oinions des Sophistes. Ouï, je ne conçois pas que tu ayes pû, en t'affranchissant de l'esclavage des faussetés & des erreurs, te former un sytême d'indifférence si parfaite, que tu ne t'es soucié, ni de savoir sous quel climat est la Grece, ni en quoi consiste, ni d'où provient chaque chose. Il dit de plus dans ses Images :

Apprens-moi, Pyrrhon, donnes-moi à connoître quelle est cette vie aisée, cette vie tranquille dont tu jouïs avec joye, cette vie enfin que te fait seul gouter sur la terre un félicité semblable à celle d'un Dieu entre les hommes.

Diocles rapporte que les Athéniens accorderent le droit de bourgeoisie de leur ville à Pyrrhon pour avoir tué Cotys, Tyran de Thrace[1]. Ce Phlosophe, obserce Eratosthene dans son livre de l'Opulence & de la Pauvreté, tint ménage avec sa sœur, qui faisoit le métier de sage femme. Il avoit pour elle tant de complaisance, qu'il portoit au Marché des poules & des cochons de lait à vendre selon les occasions. Indifférent à tous égards, il balayoit la maison, avoit coutume de laver un truye & d'en nettoyer l'étable. Ayant un jour grondé sa sœur Philista, il répondit à quelqu'un, qui lui remontroit qu'il

  1. C'est Python, disciple de Platon, qui fit cete action. Menage croit que ce passage n'est point de Laërce; mais que comme d'autres endroits il s'est glissé de la marge dans le texte.