Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/36

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aussi d’un bâton lorsqu’il étoit incommodé, & dans la suite il le portoit par-tout, aussi bien que la besace, non à la vérité en ville, mais lorsqu’il étoit en voyage, ainsi que le rapporte Olympiodore, Patron des étrangers à Athenes[1], & Polyeucte Rhéteur, aussi bien que Lysanias, fils d’Æschrion. Ayant écrit à quelqu’un de vouloir lui procurer une petite maison, et celui-là tardant à le faire, il choisit pour sa demeure un tonneau, qui étoit dans le temple de la mere des Dieux. L’été il se vautroit dans le sable ardent, & l’hiver il embrassoit des statues de neige, s’exerçant par tous ces moyens à la patience. Il étoit d’ailleurs mordant & méprisant : il appelait l’école d’Euclide un lieu de colere, & celle de Platon, un lieu de consomption. Il disoit que les Jeux Dionysiaques étoient d’admirables choses pour les fous, & que ceux, qui gouvernent le peuple, ne sont que les ministres de la populace. Il disoit aussi que lorsqu’il considéroit la vie, & qu’il jetoit les yeux sur la police des gouvernemens, la profession de la Médecine et celle de la Philosophie, l’homme lui paroissoit le plus sage des animaux ; mais que lorsqu’il considéroit les interprêtes des songes, les devins et ceux qui employoient leur ministère, ou l’attachement qu’on a pour la gloire & les richesses,

  1. C’étoit une charge à Athènes. Voyez le trésor d’Étienne au mot de l’original.