Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/37

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rien ne lui semblait plus insensé que l’homme. Il répétoit souvent qu’il faut se munir dans la vie, ou de raison, ou d’un licou. Ayant remarqué un jour dans un grand festin que Platon ne mangeait que des olives, Pourquoi, lui demanda-t-il, sage comme vous êtes, n’ayant voyagé en Sicile que pour y trouver de bons morceaux, maintenant qu’on vous les présente, n’en faites-vous point usage ? Platon lui répondit : En vérité, Diogène, en Sicile même je ne mangeais la plupart du temps que des olives. Si cela est, répliqua-t-il, qu’aviez-vous besoin d’aller à Syracuse ? Le pays d’Athènes ne porte-t-il point assez d’olives ? Phavorin, dans son Histoire diverse, attribue pourtant ce mot à Àristippe. Une autre fois mangeant des figues., il rencontra Platon, à qui il dit qu’il pouvait en prendre sa part ; & comme Platon en prit & en mangea, Diogène lui dit : qu’il lui avoit bien dit d’en prendre, mais non pas d’en manger. Un jour que Platon avoit invité les amis de Denys, Diogène entra chez lui, & dit, en foulant ses tapis, Je foule aux pieds la vanité de Platon ; à quoi celui-ci répondit : Quel orgueil ne fais-tu point voir, Diogène, en voulant montrer que tu n’en as point ! D’autres veulent que Diogène dit : Je foule l’orgueil de Platon, & que celui-ci répondit, Oui, mais avec un autre orgueil. Sotion, dans son quatrième livre, rapporte cela avec une injure, en disant que le Chien tint ce discours à Platon. Diogène ayant un jour