de vérité, raisonnant de cette maniere. Ou ce caractere de vérité est une chose examinée, ou non. Si c'est une chose qu'on n'a pas examinée, elle ne ,érite aucune céance, & ne peut contribuer à discerner le vrai & le faux. Si c'est une chose dont a fait l'examen, elle est du nombre des choses qui doivent être considérées par parties; de sorte qu'elle sera à la fois juge & matiere de jugement. Ce qui sert à juger de ce caractere de vérité devra être jugé par un autre caractere de même nature, celui-ci encore par un autre, & ainsi à l'nfini.
Ajoutez à cela, disent-ils, qu'on n'est pas même d'accord sur ce caractere de vérité, les-uns disant que c'est l'effet du jugement de l'homme, les autres l'attribuant aux sens, d'autres à la raison, d'autres encore à une idée évidente. L'homme ne s'accorde, ni avec lui-même, ni avec les autres, témoin la différence des Loix & des mœurs, Les sens sont trompeur, la raison n'agit pas en tous d'une maniere uniforme, les idées évidentes doivent être jugées par l'entendement, & l'entendement lui-même est sujet à divers changemens de sentimens. De là ils inseroient qu'il n'y a point de caractere de vérité avec certtude, & que par conséquent on ne peut connoître la vérité.
Ces Philosophes nioient aussi qu'il y eût des signes par lesquels on pût connoître les choses, parce que s'il y a quelque signe pareil