Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/369

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ce qui est incorporel ne produit pas ce qui est corporel. De même une chose corporelle ne sera point cause d'une chose incorporelle, parce que dans la formation l'agent & le patient doivent être de même matiere, & que ce qui est incorporel ne peut être le sujet patient d'une cause corporelle, ni de quelque autre cause matérielle & efficiente. De là ils déduisent que ce qu'on di des principes des choses ne se soutient pas, parce qu'il faut nécessairement qu'il y ait quelque chose qui agisse par lui-même, & qui opere le reste.

Ces Philosophes nient aussi le mouvement par la raison que ce qui est mê, ou se meut dans l'endroit même où il est, ou dans celui où il n'est pas. Or il ne se meut ni dans l'un ni dans l'autre; donc il n'y a point de mouvement.

Il abolissent toute science en disant, ou qu'on enseigne ce qui est entant qu'il est, ou ce qui n'est pas etant qu'il n'est pas. Le premier n'est point nécessaire, puisque chacun voit la nature des choses qui existent; le second inutile, vû que les choses, qui n'existent point, n'acquiérent rien de nouveau que l'on puisse enseigner & apprendre.

Il n'y a point de génération, disent-ils; car ce qui est déjà ne se fait point, non plus que ce qui n'est pas, puisqu'il n'a point d'existence actuelle.