Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/424

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d’action ; il ne fait que laisser un libre cours aux corps qui s’y meuvent. De là il suit que ceux qui disent que l’ame est incorporelle, s’écartent du bon sens, puisque si cela étoit, elle ne pourroit ni avoir d’action, ni recevoir de sentiment. Or nous voyons clairement que l’un & l’autre de ces accidens ont lieu par rapport à l’ame. Si on applique tous ces raisonnemens à la nature de l’ame, aux passions & aux sensatiopns, en se souvenant de ce qui a été dit dans le commencement, on connîtra assez les idées qui sont comprises sous cette description, pour pouvoir se conduire sûrement dnas l’examen de chaque partie de ce sujet.

On ne doit pas croire que les figures, les couleurs les grandeurs, la pesanteur & les autres qualités, qu’on donne à tous les corps visibles & connus par les sens, ayent une existence par eux-mêmes, puisque cela ne se peut concevoir. On ne doit point les considérer comme un Tout, en quel sens ils n’existent pas, ni comme des choses, en vertu desquelles le corps a une essence constante, & non pas comme si elles y étoient nécessairement comprises. On ne doit pas les regarder sur le même pied que s’il en résultoit un plus grand assemblage d’atômes, ou