Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/429

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connoître aux autres d'une maniere moins équivoque, & de les exprimer d'une façon plus abrégée; que ces expressions servirent à montrer des choses, qu'on ne voyoit point, à ceux qui savoient les y appliquer, & dont les unes doivent leur origine à la ncessité, & les autres à ce qu'on a dû employer dans le discours les mots qui étoient le plus en usage.

Quant aux corps célestes, à leurs mouvemens, leurs changemens, les éclipses, le lever & le coucher du soleil, & autre phénomenes compris dans cette classe, on ne doit point s'imaginer qu'ils se fassent par la ministère de quelque Etre qui les ordonne, les arrange, & qui réunit en lui-même la béatitude & l'immortalité. Car les occupations, les soucis, les coleres & la joye ne sympathisent point avec la félicité; tout cela ne peut venir que d'infirmité, de crainte & du besoin des choses nécessaires. On ne doit pas croire non plus que ce soient des Natures de seu, qui, jouïssant de la félicité, se soient accordées à recevoir volontairement ces mouvemens. Il faut obsercer tout cet arrangement de maniere que ces sortes d'idées ne renferment rien qui paroisse contraire à la beauté de l'arrangement, cette contrariété ne pouvant que produire beaucoup de trouble dans nos esprits. Ainsi il faut penser que ces mouvemens s'exécutent suivant des Loix établies dès l'origine du monde, & que