Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/49

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Apothicaire, lui demanda s’il croyait qu’il y eût des Dieux ? Comment, dit-il, ne croirais-je pas qu’il y en a, puisque je crois que tu es l’ennemi des Dieux ?Quelques uns attribuent pourtant ce mot à Théodore. Ayant vu quelqu’un qui recevait une aspersion religieuse, il lui dit : Pauvre malheureux ! ne vois-tu pas que comme les aspersions ne peuvent pas réparer les fautes que tu fais contre la Grammaire, elles ne répareront pas plus celles que tu commets dans la vie ? Il reprenait les hommes, par rapport à la prière, de ce qu’ils demandoient des choses qui leur paraissoient être des biens, au lieu de demander celles qui sont des biens réels. Il disoit de ceux qui s’effroient des songes, qu’ils ne s’embarrassent point de ce qu’ils font pendant qu’ils sont éveillés, & qu’ils donnent toute leur attention aux imaginations qui se présentent à leur esprit pendant le sommeil.Un Héraut ayant, dans les Jeux Olympiques, proclamé Dioxippée Vainqueur d’hommes, Diogène répondit, Celui dont tu parles n’a vaincu que des esclaves ; c’est à moi de vaincre des hommes.

Les Athéniens aimoient beaucoup Diogène. On conte qu’un garçon ayant brisé son tonneau, ils le firent punir, & donnèrent un autre tonneau au Philosophe. Denys le Stoïcien rapporte qu’ayant été pris après la bataille de Chéronée & conduit auprès de Philippe, ce prince lui demanda qui il étoit, & qu’il répondit, Je suis