Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/19

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tudes de l’école, et que l’adoration du maître y était encore le premier des dogmes. Il est possible cependant que cet enthousiasme ne soit pas très-sincère et que la rhétorique y entre pour quelque chose ; d’autant plus que chez Diogène de Laërte, le culte d’Épicure n’exclut pas une prédilection marquée pour le scepticisme. Il expose avec complaisance les opinions de Pyrrhon et de Timon ; il invoque même en faveur du premier le témoignage d’Épicure. Épicurien d’intention, il paraît sophiste, c’est-à-dire indifférent, par tendance ; les jugements qu’il porte dans le cours de son exposition historique, sans être très-profonds, sont en général assez dégagés de tout esprit de système, — excepté lorsqu’il s’agit des stoïciens, — et ne dénotent aucune préoccupation exclusive. Malheureusement, cette indifférence spéculative, qui dans Sextus Empiricus est un puissant auxiliaire de la critique, n’aboutit le plus souvent chez Diogène qu’à un fade persiflage et à de froides épigrammes. Incapable de saisir la pensée fondamentale d’une doctrine, il s’égare dans de stériles détails ; il est surtout mal à l’aise au milieu des questions métaphysiques, à l’intelligence desquelles les préoccupations antiscientifiques de l’épicuréisme ne devaient pas l’avoir préparé ; en un mot il s’élève rarement au-dessus du niveau des grammairiens et des rhéteurs les plus vulgaires. Ce qui attire surtout son attention dans Platon, ce sont les classifications,