Page:Dion Cassius - Histoire romaine, tome 1, 1889.djvu/49

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Aux premiers rayons du jour, il court au mont Palatin , où le sénat s'est réuni, dans le temple d'Apollon. Séjan ne siège pas encore : Macron le rencontre, et comme le favori parait fort affligé de n'avoir point reçu des lettres de son maître, Macron, pour le consoler, lui annonce, loin de tout témoin, qu'il est chargé de le revêtir de la puissance tribunitienne : Séjan , transporté de joie, s'élance dans le sénat. Cependant Macron a fait connaître aux prétoriens le décret qui les met sous son commandement : il leur ordonne de s'éloigner, et les remplace par les gardes de nuit. Il entre aussitôt dans le sénat, remet aux consuls la lettre de l'Empereur, sort avant qu'ils n'en donnent lecture, et, après avoir chargé Lacon de veiller en ce lieu à la tranquillité publique, il se rend auprès des prétoriens, pour prévenir lui-même tout désordre de leur part.

En ce moment, on lut dans le sénat la lettre de l'Empereur., elle était longue, et composée avec la plus perfide habileté. Les griefs contre Séjan n'étaient pas présentés collectivement : au début, Tibère parlait même d'autre chose. Venait ensuite un léger blâme dirigé contre le favori : puis il était encore question d'un tout autre sujet. Enfin Séjan était attaqué de nouveau, et l'Empereur déclarait que deux sénateurs dévoués à son ministre, et ce ministre lui-même, devaient être mis en prison...