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« Qu’il ſoit formé dès ce ſoir, un Comité peu-nombreux pour préſenter à l’Aſſemblée, ſous deux ou trois jours, un plan de Municipalités et de Provinces, tel que la France, ainſi organiſée, ne ceſſe pourtant point de former un tout ſoumis uniformément à une Légiſlation, à une Adminiſtration commune. »

Je ne ſors point de la queſtion, Meſſieurs ; il eſt impoſſible de conſtituer la Légiſlature ordinaire, ſans connoître les élémens dont elle ſe compoſe & les canaux par leſquels les volontés individuelles arrivent au rendez-vous commun où elles doivent ſe concerter pour former le vœu général. Le ſujet qui vous occupe tient certainement, tient eſſentiellement au ſyſtême de repréſentation que vous voudrez adopter. Vous ne pouvez en fonder les baſes que dans les Municipalités ; vous ne pouvez en proportionner les parties qu’en déterminant d’avance ce que vous entendrez par Provinces dans votre nouvelle langue politique.

Il eſt plus preſſant encore de connoître quel degré d’influence vous voulez donner à ces Aſſemblées commettantes ſur les Députés Nationaux. Je ne parle pas de l’influence ſur les perſonnes : elle doit être entière ; mais de l’influence des Commettans ſur la Légiſlation elle-même. On voit que ſi la volonté nationale peut ſe manifeſter dans les