Page:Dire de l'abbé Sieyès sur la question du Veto royal, à la séance du 7 septembre 1789.djvu/27

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l’on tient à ſes premières idées ; & d’ailleurs, je n’abandonne pas facilement la perſuaſion où je ſuis que la légiſlature, pour peu qu’elle ſoit bien organiſée, ſera bien moins ſujette à ſe tromper, en faiſant la Loi, que le Miniſtère en la ſuſpendant. Je réponds en ſecond lieu, qu’on peut ne point renvoyer la ſeconde diſcuſſion à un temps trop éloigné, ſans être obligé pour cela d’interroger les mêmes Députés. Ce moyen qui concilie tous les intérêts, tient à former, non pas deux ou trois Chambres, mais deux ou trois Sections de la même Chambre.

Souvenez-vous, Meſſieurs, de votre Arrêté du 17 Juin ; il eſt fondamental, puiſque c’eſt de ce jour que date votre exiſtence en Aſſemblée Nationale ; vous y avez déclaré que l’Assemblée Nationale eſt une & indiviſible. Ce qui fait l’unité & l’indiviſibilité d’une Aſſemblée, c’eſt l’unité de déciſion, ce n’eſt pas l’unité de diſcuſſion. Il eſt évident qu’il eſt bon quelquefois de diſcuter deux & même trois fois la même queſtion. Rien n’empêche que cette triple diſcuſſion ſe faſſe dans trois ſalles ſéparées, devant trois diviſions de l’Aſſemblée, ſur leſquelles dès-lors vous n’avez plus à craindre l’action de la même cauſe d’erreur, de précipitation, ou de ſéduction oratoire. Il ſuffira que la détermination