Page:Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changemens qu'elles ont produits dans le règne animal.djvu/133

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dire des divisions du zodiaque partant de l’un des colures, quelque place que ce colure occupe ?

Le point où l’on a partagé ces zodiaques en deux bandes est-il nécessairement celui d’un solstice ?

La division du côté de l’entrée est-elle nécessairement celle du solstice d’été ?

Cette division indique-t-elle, même en général, un phénomène dépendant de la précession des équinoxes ?

Ne se rapporterait-elle pas à quelque époque dont la rotation serait moindre ? par exemple, au moment de l’année tropique où commençait telle ou telle des années sacrées des Egyptiens, lesquelles étant plus courtes que la véritable année tropique de près de six heures, faisaient le tour du zodiaque en mille cinq cent huit ans.

Enfin, quelque sens qu’elle ait eu, a-t-on voulu marquer par là le temps où le zodiaque a été sculpté, ou celui où le temple a été construit ? N’a-t-on pas eu l’idée de rappeler un état antérieur du ciel à quelque époque intéressante pour la religion, soit qu’on l’ait observé ou qu’on l’ait conclu par un calcul rétrograde ?

D’après le seul énoncé de pareilles questions, on doit sentir tout ce qu’elles avaient de compliqué, et combien la solution quelconque que l’on aurait adoptée devait être sujette à controverse, et peu susceptible de servir elle-même de preuve solide à la solution d’un autre problème, tel que l’antiquité de la nation égyptienne. Aussi peut-on dire que parmi ceux qui essayèrent de tirer de ces données une date, il s’éleva autant d’opinions qu’il y eut d’auteurs.

    On avait pensé d’abord que dans le grand zodiaque d’Esné la division de l'entrée se fait entre la vierge et le lion, et celle du fond entre les poissons et le verseau. Mais M. Hamilton. MM. de Jollois et Villiers ont cru voir dans le sphinx qui précède la vierge une répétition du lion analogue à celle du cancer dans le grand zodiaque de Dendera ; en sorte que, selon eux, la division aurait lieu dans le lion. En effet, sans cette explication, il n’y aurait que cinq signes d’un côté et sept de l’autre.
    Quant au petit zodiaque du nord d’Esné, on ne sait si quelque emblème analogue à ce sphinx s’y trouvait, parce que cette partie est détruite (*****).

    (*) Voyez le grand ouvrage sur l'Égypte, Antiquités, vol. I, pl. XX.
    (**) Voyez le grand ouvrage sur l'Égypte, Antiquités, vol. XV, pl, XXI.
    (***) Voyez le grand ouvrage sur l'Égypte, vol. I, pl. LXXIX.
    (****) Voyez le grand ouvrage sur l'Égypte, Antiquités, vol. I, pl. LXXXVII.
    (*****) British Review, février 1817, page l36 ; et à la suite de la Lettre critique sur la Zodiacomanie, page 33.