Page:Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changemens qu'elles ont produits dans le règne animal.djvu/171

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(P. minus) est de la taille d’un petit mouton, et a des pieds grêles dont les doigts latéraux sont plus courts que les autres ; enfin il y en a une (P. minimum) qui n’est pas plus grande qu’un lièvre : elle a aussi les pieds grêles[1].

On a trouvé aussi des palæotheriums dans d’autres contrées de la France : au Puy en Velay, dans des lits de marne gypseuse, une espèce (P. velaunum)[2], très-semblable au P. medium, mais qui en diffère par quelques détails de sa mâchoire inférieure ; aux environs d’Orléans, dans des couches de pierre marneuse, une espèce (P. aurelianense)[3], qui se distingue des autres parce que ses molaires inférieures ont l’angle rentrant de leur croissant fendu en une double pointe, et par quelques différences dans les collines des molaires supérieures; auprès d’Issel, dans une couche de gravier ou de molasse, le long des pentes de la Montagne-Noire, une espèce (P. isselanum)[4] qui a le même caractère que celle d’Orléans, et dont la taille est plus petite ; mais c’est surtout dans les molasses du département de la Dordogne, que le palæotherium s’est retrouvé non moins abondamment que dans nos plâtrières de Paris.

M. le duc Decaze en a découvert, dans les carrières d’un seul parc, des os de trois espèces qui paraissent différentes de toutes celles de nos environs[5].

Les lophiodons se rapprochent encore un peu plus des tapirs que ne font les palæotheriums, en ce que leurs mâchelières inférieures ont des collines transverses comme celle des tapirs.

Ils diffèrent cependant de ces derniers, parce que celles de devant sont plus simples, que la dernière de toutes a trois collines, et que les supérieures sont rhomboïdales et relevées d’arêtes fort semblables à celles des rhinocéros.

  1. Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles dans tout le tome III, et spécialement page 250, et tome V, deuxième partie, page 505.
  2. Ibid., tome V, deuxième partie, page 505.
  3. Ibid., tome III, page 254 ; et tome IV, pages 498 et 499.
  4. Ibid. tome III, page 258.
  5. Ibid., tome V, deuxième partie, page 505.