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j. de lahondès.

qui se prolongea longtemps malgré le règne réparateur d’Henri iv. Puis la guerre de Catalogne, celle de Louis xiv pour la succession d’Espagne, suivie de tant d’autres, accablèrent encore la province toulousaine. Le grand règne fut loin d’être pour elle une ère de prospérité. L’installation de l’intendance et, par suite, de la tenue des États à Montpellier, amoindrit considérablement l’importance de Toulouse. Le commerce, constatait Baville, était devenu presque nul.

Aussi voit-on peu d’hôtels construits à Toulouse pendant le dix-septième siècle. Un seul, fort beau d’ailleurs, s’y montre à la rue de la Dalbade avec les caractères des palais romains. Mais il fut élevé par J.-P. Rivalz pour l’ordre de Malte, qui, puisant ses ressources dans une province très étendue, était fort riche encore.

Mais après les premières années du siècle suivant, la contrée ne fut plus le théâtre d’aucune guerre. Le canal du Languedoc ramenait dans l’antique capitale le transit des marchandises. La culture agricole progressait et ce retour de prospérité se manifesta, dès 1792, par la création des belles promenades du Grand-Rond et de ses six allées convergentes confiées par les capitouls à l’ingénieur Garipuy, d’après les plans conçus par M. de Mondran. Plusieurs hôtels remarquables s’élevèrent : ils se signalent surtout par leurs ferronneries caractéristiques, leurs balcons et leurs rampes d’escalier d’une extrême élégance.

Ils furent plus nombreux encore pendant le règne de Louis xvi. Les lignes pures de leurs façades et de leurs ferronneries se montrent dans tous les quartiers, mais particulièrement dans ceux de Saint-Étienne et de la Dalbade. Ils sont dus aux parlementaires. Le Parlement avait pris une prééminence dominatrice. Au-dessus même de celles du fier capiloulat, ses charges étaient devenues l’attirance suprême des ambitions. Il peuplait la ville d’une tribu absorbante d’avocats et de procureurs, d’huissiers et de notaires. Le vieux formalisme municipal ressuscitait avec plus d’ampleur et d’étendue.