Aller au contenu

Page:Documents sur Toulouse et sa région - tome 1.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
toulouse. — histoire et archéologie

La reprise des travaux d’édilité accompagna l’érection des beaux hôtels. En 1751, l’architecte Cammas éleva la façade de l’hôtel de ville, qui, depuis le seizième siècle, avait pris le nom triomphal de Capitole. Puis la levée du quai Dillon, remplaçant, pour protéger le quartier Saint-Cyprien des inondations, l’ancienne allée des Ormes ; l’ouverture de la large et longue voie ouvrant dans ce quartier l’accès du grand pont aux arrivants des Pyrénées et de la Gascogne, la construction des quais de la rive droite attestaient la prospérité de la ville dans les dernières années de l’ancien régime.

Les travaux furent interrompus pendant les années de la Révolution. La suppression du Parlement fit perdre à Toulouse la plus importante de ses prééminences. L’établissement du grand parc de l’armée des Pyrénées dans l’ancien couvent des Chartreux par l’état-major de l’armée préluda, dès 1792, aux occupations nombreuses des églises conventuelles par les régiments de l’Empire, La place des Carmes s’ouvrit, en 1808, sur l’espace occupé par l’église, le cloître et la demeure des religieux. La même année, la rue Sainte-Anne dégageait l’abside de la cathédrale en franchissant le cloître, dont quelques rares chapiteaux vinrent bientôt joindre au Musée ceux des autres maisons religieuses du Moyen-âge. Ce fut alors aussi que le Jardin-des-Plantes, pris dans l’ancien enclos des Carmes déchaussés, offrit aux Toulousains une promenade agreste, qui jointe à celles du Jardin-Royal et du Grand-Rond, formerait un merveilleux ensemble sans la malencontreuse construction des Facultés de médecine et des sciences, si éloignées du quartier latin de Toulouse.

Les Toulousains ne s’abreuvaient encore qu’avec l’eau de leurs puits ou des puits publics creusés sur les placettes, dont quelques-unes ont gardé le nom. Seule, la fontaine fort intermittente de Saint-Étienne versait l’eau d’une source descendant du coteau de Guilleméry. L’eau filtrée de la Garonne leur arriva grâce au legs Laganne, en 1826. On résolut de l’utiliser aussi pour l’ornementation de la ville. L’élégante fontaine de la Trinité, conçue par Urbain Vitry, fut la première qui montra les