Aller au contenu

Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oui.

— Eh bien, cela veut dire : un garçon.

— Un garçon ! À quoi le jugez-vous ?

— À Haarlem, les parents suspendent à leur porte une pelote rouge lorsqu’un garçon leur est né. Si le nouveau-né avait été une fille, au contraire, la pelote eût été blanche. En quelques endroits les pelotes sont très-fantaisistes ; j’en ai souvent vu qui étaient ornées de dentelles à la porte des riches ; mais à la porte même des pauvres, vous verriez, le cas échéant, un bout de ruban ou même un cordon attaché au loquet de la porte.

— Regardez là-bas, cria Ben à haute voix, il y a une pelote blanche à la porte de cette maison, tenez, celle qui a un si drôle de toit.

— Je ne vois pas de maison avec un drôle de toit.

— Naturellement, dit Ben, j’oubliais que vous êtes du pays. Tous vos toits me paraissent drôles à moi. Je vous parle de la maison qui avoisine le bâtiment vert.

— C’est vrai, c’est une fille. Dites donc, capitaine, continua Lambert en glissant tout naturellement de l’anglais dans sa langue maternelle, il nous faut sortir de cette rue aussitôt que possible, elle est pleine de babies ! Ils vont tous faire chorus tout à l’heure. »

Le capitaine se mit à rire.

« Je vous ferai entendre de meilleure musique que cela, dit-il. Nous arrivons juste à temps pour entendre l’orgue de Saint-Bavon. L’église est ouverte aujourd’hui.

— Quoi, le grand orgue de Haarlem ? demanda Ben. Ce sera pour moi un régal. J’en ai souvent entendu parler, ainsi que de ses immenses et innombrables tuyaux et de sa « vox humana » (une clef produisant l’effet de la voix humaine qui ressemble au chant d’un géant).

Peter avait raison, l’église était ouverte, et même, quoi-