Aller au contenu

Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le capitaine se décida, mais à contre cœur, à partir…

« Voici la chose la plus magnifique que j’aie vue ou entendue depuis mon arrivée en Hollande ! s’écria Ben avec enthousiasme. C’est admirable ! »

Après avoir quitté l’église, les jeunes gens s’arrêtèrent sur la place découverte du Marché pour regarder la statue de bronze de Laurens Janszoon Coster, considéré par les Hollandais comme l’inventeur de l’imprimerie. Ce fait est nié par ceux qui attribuent cette invention à Gutenberg et qui soutiennent que c’est à Strasbourg ou à Mayence que les premières applications en furent faites. Ben, qui n’était pas d’accord avec Lambert sur ce fait encore obscur, ne voulut lui faire qu’une concession, mais sur un point bien différent. Il tomba d’accord avec lui que l’art de saler et de préparer les harengs avait été découvert par William Benkles, un Hollandais, et il ajouta que le pays avait parfaitement raison d’honorer Benkles comme un bienfaiteur public, puisque la Hollande est en grande partie redevable de sa richesse et de sa prospérité à son commerce de harengs.

« C’est une chose vraiment extraordinaire, dit Ben, que le nombre prodigieux de ces poissons. Je ne sais pas comment cela se passe ici, mais sur les côtes anglaises, du côté de Yarmouth, on en a vu des bancs qui avaient de six à sept pieds de profondeur.

— C’est prodigieux, en effet, répondit Lambert. Vous savez que votre mot anglais « herring » (hareng) vient d’un mot allemand « heer » (armée) à cause de l’habitude qu’ont ces poissons de se présenter en grand nombre ? »

Comme ils passaient devant l’échoppe d’un savetier, Ben s’écria :

« Ho ! hé ! Lambert, voici le nom d’un de vos plus