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Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/135

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— Là, là, dit Ben, ne vous fâchez pas, ami Lambert ; elle est trop curieuse, votre Hollande, pour que l’idée me vienne de la traverser en aveugle. Mais, si je ne me trompe, les autres se sont arrêtés. Eh bien, capitaine Peter, de quel côté faut-il virer maintenant ?

— On propose de passer outre, répondit le capitaine. Il n’y a rien à voir en cette saison dans le Bosch. Le Bosch est une noble forêt, Ben, un grand parc où se trouvent des arbres magnifiques, protégés par la loi.

— Qui pourrait vouloir du mal à un bel arbre ? dit Ben.

— Quand ce ne serait que ceux qui gèlent, répartit Peter. Est-ce que cela ne vous soucie pas en Angleterre de penser qu’il y a des gens qui meurent de froid à vingt pas du feu des autres.

— Nous voudrions pouvoir penser à tout, remédier à tout, répondit Ben. Je sais que la Hollande a plus d’institutions de charité et moins de pauvres qu’aucun autre pays, Peter. De ceci vous pouvez être fiers.

— C’est bien heureux, dit Karl, que vous en conveniez. »

Peter pour couper court à un entretien qui, avec Karl, aurait pu tourner à l’aigre, l’interrompit :

« Vous préféreriez peut-être, mon cher Ben, visiter le musée d’histoire naturelle. Nous retournerions au canal, si nous en avions le temps ; cela vous intéresserait de voir l’Escalier Bleu.

— Qu’est-ce que c’est que cela, Lambert ? demanda Ben, qui n’était pas sûr d’avoir compris le capitaine.

— C’est ainsi qu’on appelle le point le plus élevé des dunes. On a, de là, une vue admirable de l’Océan ; de nul autre point on ne peut mieux juger combien nos dunes sont merveilleuses. Il faut l’avoir vu pour croire que le vent puisse amonceler d’aussi incroyables quantités de