Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/136

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sable. Mais il nous faudrait traverser Blœmendaal pour y arriver, et c’est loin ! Qu’en dites-vous ?

— Oh ! je ferai ce que l’on voudra. Pour ma part, j’aimerais mieux gouverner tout droit vers Leyde ; mais nous obéirons au capitaine, n’est-ce pas, cousin Poot ?

— C’est cela, répondit Poot qui se sentait beaucoup plus disposé à faire un somme qu’à grimper les « Escaliers Bleus. »

Le capitaine opta pour Leyde.

« Il y a quatre milles hollandais d’ici à Leyde (ce qui équivaut à seize de vos milles anglais, Ben). Nous n’avons pas de temps à perdre si nous voulons y arriver avant minuit. Décidez promptement la question, camarades : l’Escalier Bleu ou Leyde ?

— Leyde, Leyde ! répondit-on. »

Un instant après ils avaient quitté Haarlem et admiraient ce qu’un écrivain français a appelé « l’essaim de moulins qui bourdonnent incessamment aux alentours des villes en Hollande. »

« Si vous voulez voir Haarlem dans toute sa beauté, dit Lambert à Ben après qu’ils eurent patiné quelque temps en silence, il faut le visiter en été. C’est l’endroit où l’on trouve les plus magnifiques fleurs du monde. Les promenades autour de la ville qui sont superbes et le « bois » avec ses nobles arbres couvrant mille après mille de terrain, tous en pleine floraison, valent la peine qu’on se les rappelle. L’orme hollandais dépasse tout ce qu’on peut imaginer de plus beau ; c’est l’arbre le plus magnifique du monde, Ben, si vous en exceptez pourtant le chêne anglais et le chêne de Fontainebleau. »

Mais depuis quelques instants c’était à peine ni Ben apercevait le canal. Sa pensée par un insensible retour l’avait conduit jusqu’à Londres, elle errait dans la maison maternelle. L’image de Robby et de Jenny, son