Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/159

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Ils chantent comme des anges, les marmots de votre pays. On essayerait en vain, en Angleterre et en France, d’obtenir un si incroyable résultat de si jeunes artistes. »

Poot s’approcha de Ben, et ayant approuvé du geste son cousin, ce qu’il ne manquait guère de faire toutes les fois qu’il avait parlé, ses yeux le regardèrent d’une façon quasi suppliante :

« Est-ce que vous ne pensez pas, Ben, lui dit-il, qu’après avoir tant patiné, nous ferions bien de prendre un bateau-traîneau, pour aller à Leyde ?

— Prendre un bateau ! s’écria Ben abasourdi. Mais cousin, notre plan était précisément de patiner jusqu’à Leyde, et non de nous y faire voiturer comme de petits enfants.

— Il n’y a pas besoin d’être petit pour préférer le bateau, répondit Poot d’un air déconfit. Ceux qui passent devant nous sont remplis de personnes de tout âge. Regardez… »

Tout le monde rit.

C’eût été certainement très-amusant de sauter sur un bateau, si l’occasion s’était présentée ; mais abandonner ainsi honteusement le grand projet de patinage, qui pouvait songer à une chose pareille ?

Une discussion animée s’ensuivit.

Le capitaine Peter fit arrêter sa compagnie.

« Camarades, dit-il, il me semble que Jacob Poot a le droit d’être consulté en cette matière, car c’est lui qui a mis en train l’expédition.

— Bah ! s’écria Karl dédaigneusement, en jetant à Poot un regard moqueur, qui donc est fatigué ? Poot est le plus robuste de nous tous, ce ne peut pas être lui. Nous n’en dormirons que mieux à Leyde si nous avons le courage d’aller jusqu’au bout. »

Ludwig et Lambert étaient au fond de l’avis de Karl. Il leur souciait de renoncer à l’honneur d’avoir patiné tout