Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/164

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montez ! Le jeune monsieur est malade ? ajouta-t-il en montrant Jacob d’un signe de tête.

— Oui, la fatigue… Il a patiné depuis Broek, répondit Peter. Allez-vous à Leyde ?

— Ce sera selon le vent. Il souffle du bon côté, maintenant. Grimpez vite ! »

Pauvre Jacob ! Si la future Mme Poot, que Jacob avait évoquée un peu plus haut, avait paru en ce moment, elle eut certes été la bienvenue. Tout ce que ses camarades purent faire en réunissant toutes leurs forces fut de le hisser enfin dans le bateau. Quand tous furent embarqués, le patron fumant sa pipe déploya la voile, souleva le tourniquet et s’assit au gouvernail, les bras croisés.

« Ho, hé, comme nous filons ! « s’écria Ben, » voilà ce qui s’appelle marcher ! – Vous sentez-vous mieux, Jacob ?

— Beaucoup mieux, merci, cousin.

— Vous serez tout à fait remis dans dix minutes, on se sent des ailes comme un oiseau, à marcher de ce train-là ! »

Jacob fit un signe de tête affirmatif en clignant des yeux.

« Ne vous endormez pas, Jacob, il fait trop froid. Vous gèleriez bien vite d’un temps pareil.

— Je ne dors pas, répondit Jacob d’un gros air crâne. »

Deux minutes plus tard il ronflait.

Karl et Ludwig éclatèrent de rire.

« Il faut que nous l’éveillions, dit Ben, je vous affirme que c’est dangereux, Jacob ! J-a-c !! »

Le capitaine Peter crut devoir s’interposer, car trois des jeunes gens aidaient Ben, tant le jeu leur plaisait.

« Laissez-le tranquille, camarades ; ne le secouez pas comme ça. On ne ronfle jamais de cette manière quand on gèle. Couvrez-le avec n’importe quoi. Tenez, voici un manteau. – Vous consentez ? » dit-il en s’adressant au patron de l’embarcation.