Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/210

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et Poot furent bien près de se jeter par terre dans leur empressement à s’avancer pour donner une poignée de main à leur gracieuse amie.

Les jeunes Hollandaises sont réservées, mais leurs yeux sont bavards. Pendant quelques instants, il fut difficile de distinguer laquelle de Katrinka, de Rychie ou de Hilda était la plus contente du retour de leurs amis.

La douce Annie Bowman était aussi sur le canal, plus jolie peut-être, mais plus timide que les autres jeunes filles ; elle se tenait à l’écart, elle était loin d’avoir l’air heureux.

Les amis qu’elle avait espéré voir n’étaient pas là. C’était la première fois qu’elle venait à Broek depuis la veille de Saint-Nicolas, car elle était restée auprès de sa grand’mère, à Amsterdam, et on lui avait accordé un moment de repos, parce qu’elle s’était montrée nuit et jour garde-malade attentive et dévouée.

Annie avait consacré son « moment de repos » à patiner de toutes ses forces dans la direction de Broek, espérant rencontrer sur le canal quelqu’un des Brinker. Mais il lui fallait maintenant s’en retourner en toute hâte, sans avoir même pu apercevoir de loin la chaumière de Gretel et de ses parents. Oui, oui, elle devait repartir, car elle croyait entendre sa pauvre grand’mère à elle, l’appelant de tous ses vœux du fond de sa couchette.

« Où Gretel peut-elle être ? » pensait Annie, tout en volant sur la glace. Il est rare qu’elle ne puisse pas s’échapper un instant à cette heure. Pauvre Gretel ! Quelle horrible chose ce doit être que de voir un père, qui a été si bon, dans l’état misérable où est le sien. C’est affreux, la folie ! »

Annie n’avait pu rien apprendre. Dame Brinker et ses affaires faisaient très-peu de bruit dans le voisinage.

Si Gretel n’avait pas été une pauvre gardeuse d’oies, gentille comme elle l’était, elle aurait eu plus d’amis.