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Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/226

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— Oui, vraiment, fit Hilda en s’efforçant de rire, quoique ses lèvres fussent toutes blanches. Mais vous voilà mieux, vous voilà presque réveillée maintenant. Appuyez-vous sur moi, Gretel ; là, bien. Remuez un peu ; la chaleur sera revenue assez tout à l’heure pour pouvoir vous asseoir sans danger près du feu. Venez, à présent, je vais vous conduire à la chaumière.

— Ah ! non, non, non ! mademoiselle, pas là ! Le docteur Boekman y est. Il m’a renvoyée ! »

Hilda ne sachant rien de ce qui avait pu se passer, se sentit embarrassée, mais elle s’abstint sagement de demander une explication.

« Très-bien, Gretel ; mais en attendant, essayez de marcher un peu plus vite. Je vous voyais bien de loin depuis quelque temps, mais je m’étais imaginé que vous vous reposiez. C’est bien. Continuez à marcher. »

Pendant tout ce temps, la jeune fille au cœur tendre avait obligé Gretel à se mouvoir de long en large, la soutenant d’un bras et s’efforçant de détacher son propre paletot avec l’autre pour l’en couvrir.

Gretel se douta tout à coup de son intention :

« Oh ! mademoiselle ! mademoiselle ! dit-elle d’un air suppliant, je vous en prie, ne faites pas cela ! Oh ! je vous en supplie, gardez-le pour vous ! Je brûle ! Non, je ne brûle pas exactement, mais j’ai des aiguilles et des épingles qui me piquent par tout le corps. Oh ! mademoiselle Hilda, ne vous découvrez pas pour moi, je vous en prie ! »

L’émoi de la pauvre petite était si sincère, que Hilda se hâta de la rassurer.

« Je veux bien, Gretel, garder mon manteau, mais à une condition, c’est que vous allez vous donner du mouvement, et remuer les bras, les jambes aussi, pour rappeler la chaleur dans chacun de vos membres. C’est bien, Bon ! comme cela, tout va bien aller. Vos joues ressemblent à des roses,