Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le lendemain de leur retour, le réveil de nos cinq écoliers avait été fort pénible. Chaque coup de cloche avait éprouvé la sensibilité de leurs nerfs de la façon la plus désagréable.

« La cloche se trompe, murmurait le gros Poot en enfonçant sa tête dans ses oreillers, afin de ne plus l’entendre, elle se trompe ! Il est trop tôt ; la nuit ne fait que commencer. Se taira-t-elle enfin ? »

Maître Ludwig avait eu plus d’esprit ; il ne s’était pas éveillé du tout et continuait son somme sans remords. Soyez tranquilles ; quelqu’un viendra bien les réveiller tout à l’heure. Ce n’est pas en Hollande que le plaisir de la veille peut autoriser la paresse du lendemain.

Karl, horriblement maussade, ne parvenait pas à trouver ses vêtements. Il avait déjà pris deux fois son habit pour ses chausses.

Lambert s’était exécuté tant bien que mal.

Quant à Peter, il ne se ressentait plus de la fatigue du voyage, et prêt avant l’heure, il s’était imposé de battre le rappel à la porte de chacun des hommes de sa petite troupe de la veille. Grâce à lui, chacun avait fini par pouvoir dire : « présent » à l’entrée de l’école.

Quand, à midi sonnant, la foule des élèves qui de la classe se déversait sur le canal y fit irruption, nul ne put se dire avec plus de raison que nos cinq voyageurs des jours passés, qu’il est dur d’avoir à travailler après qu’on s’est trop amusé.

Peter seul était de la meilleure humeur possible. Il avait appris par Hilda que Gretel avait cessé de pleurer et que Hans avait crié joyeusement : « Me voici ! » Il ne lui fallait pas d’autres preuves que Raff Brinker était guéri. Et, de fait, la nouvelle s’en était répandue à plusieurs milles à la ronde. Les gens qui ne s’étaient jamais auparavant souciés de Raff Brinker ou n’en avaient parlé qu’en haussant