Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/239

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qu’un homme de loi. Après cela, il s’était retourné et avait parlé à sa femme et à ses enfants en confidence d’une façon admirable. Dame Brinker avait tant ri de ses propos, qu’elle en avait eu une violente attaque de nerfs. Quant à Hans, il avait dit : « Me voici, père ! votre fils bien-aimé. » Et Gretel avait dit : « Me voici, père, votre fille bien-aimée. »

Puis on avait vu le docteur couché dans le fond de sa voiture, blanc comme un mort.

Lorsque le docteur arriva le lendemain à la cabane des Brinker, il ne put s’empêcher de remarquer l’air de joyeux confort qui y régnait. Une atmosphère de bonheur l’enveloppa aussitôt qu’il posa les pieds sur le seuil. Dame Brinker, radieuse, tricotait près du lit, pendant que son mari reposait tranquillement et que Gretel pétrissait, sans bruit, sur un coin de la table, de la farine de seigle pour faire du pain.

Le docteur ne resta pas longtemps ; il fit quelques questions, parut satisfait des réponses, et dit, après avoir tâté le pouls au malade :

« Ah ! très-faible encore, dame Brinker, très-faible en vérité. Il lui faut de la nourriture. Vous pouvez commencer à lui donner à manger. Hem ! pas trop ; mais que ce que vous lui donnerez soit nourrissant et de première qualité.

— Nous avons du pain noir, mynheer, et du gruau, répliqua gaiement dame Brinker, cette nourriture lui a toujours convenu.

— Ta, ta, ta ! fit le docteur en fronçant le sourcil, rien de tout cela. Il lui faut du jus de viande fraîche, du pain blanc sec et grillé, de bon vin de Malaga, et… hem, hem ! Il a l’air d’avoir froid. Couvrez-le davantage, quelque chose de chaud et de léger. – Où est le garçon ?

— Hans est allé à Broek pour chercher de l’ouvrage,