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Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/296

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dans sa cachette, lorsqu’ils entendirent frapper et ouvrir en même temps.

« Entrez ! balbutia dame Brinker, cherchant à cacher la montre dans son giron. Ah ! c’est vous, mynheer Boekman. Soyez le bien venu. Le père est à peu près rétabli, comme vous voyez. Je regrette que la maison ne soit pas en état de vous recevoir, mynheer ; les restes du dîner ne sont pas encore enlevés ! »

Le docteur Boekman ne parut pas entendre les excuses de la dame. Il était évidemment pressé.

« Hem ! fit-il, je vois qu’on n’a plus besoin de moi ici. Le malade se refait promptement.

— Vos soins y sont pour tout, mynheer, et le bonheur aussi. On ne doit pas avoir de secret pour son docteur, Raff, et rien ne m’empêchera de raconter à M. Boekman qui vous a sauvé, que, pas plus tard qu’hier, nous avons retrouvé mille florins que nous avions perdus depuis dix ans. »

Le docteur Boekman ouvrit les yeux.

« Oui, mynheer, dit Raff, la femme aura raison de vous tout raconter, bien qu’il s’agisse encore d’un secret, vous êtes plus capable que n’importe qui de tenir les lèvres closes. »

Le docteur fronça le sourcil ; il n’aimait pas à être l’objet de remarques aussi personnelles.

« Maintenant, mynheer, ajouta Raff sans s’apercevoir qu’il s’était mal embarqué, vous pouvez recevoir de nous ce qui vous revient à bon droit. Vous l’avez bien gagné, Dieu le sait, si toutefois rendre au monde et à sa famille un pauvre instrument comme moi peut être regardé comme une action méritoire. Soyez assez bon pour dire à la femme ce que nous vous devons, mynheer ; elle vous paiera de bien bon cœur, car nous savons que dans votre intention c’est gratis que vous avez cru me sauver.