tiennent son père et sa mère. Mais Hans vient de la rejoindre et bientôt toutes les jeunes filles l’entourent. La voix joyeuse et pleine de bonté de Hilda résonne à ses oreilles. À partir de ce moment, personne ne la dédaignera plus ; gardeuse d’oies ou non, Gretel est proclamée par ses rivales elles-mêmes : « Reine des patineuses ! »
Hans, dans son orgueil fraternel, se retourne pour voir si Peter Van Holp, qui était tout à l’heure près de lui, a été témoin du triomphe de sa sœur.
Peter n’en a rien perdu, mais pour le moment il ne regarde pas de ce côté. Il est agenouillé et travaillant d’une main fiévreuse à assurer la courroie de son patin.
« Souffrez-vous, mynheer ? lui dit Hans.
— Ah, Hans ? Est-ce vous ? Je puis bien vous l’avouer, j’enrage ! En essayant de resserrer cette maudite courroie pour y percer un nouveau trou, j’ai eu la maladresse de lui faire une entaille qui l’a presque coupée de part en part.
— Tranquillisez-vous, mynheer, dit le bon Hans. Et d’un geste rapide, défaisant sa courroie : Prenez celle-ci, elle est solide.
— Prendre votre courroie, Hans Brinker, s’écria Peter en relevant la tête, y pensez-vous ! Allez à votre poste, mon ami. Le cor va sonner dans un instant !
— Mynheer, dit Hans suppliant et d’une voix étouffée, vous m’avez appelé votre ami. Prenez cette courroie, ne me faites pas le chagrin de me refuser. Vous n’avez pas une minute à perdre. Je ne patinerai plus. Que vous preniez ou non ma courroie, je renonce à la course. »
Et Hans, aveugle et sourd à tout ce que lui disait Peter, attacha sa courroie au patin de Peter et l’adjura de le remettre.
« Allons, Peter, cria Lambert déjà en ligne, nous n’attendons plus que vous.
— Pour l’amour de votre mère aussi, ajouta Hans, dépêchez-vous.