Elle vous fait signe à son tour de rejoindre les patineurs. Là, votre patin est presque mis ; vite, mynheer, attachez-le. Si la course reste entre vous et Karl Schummel, je ne serai pas inquiet.
— Vous êtes le meilleur garçon de la terre, Hans ! répondit Peter, enfin vaincu. D’aucun autre que de vous je n’accepterais un tel sacrifice. »
Mais Hans, pour le forcer à rejoindre ses concurrents, l’a déjà quitté. Peter rentre dans le rang, juste au moment où le mouchoir tombait.
Les rivaux s’élancent.
« God !!!! s’écrie un gros homme de Delft, ces jeunes gens d’Amsterdam, c’est capable de tout ! Voyez ! »
Oui vraiment, voyez-les : ce sont des Mercures ; ils ont des ailes aux talons. Quelle folie les pousse ? Ah ! ah ! c’est le jeune Peter Van Holp qu’ils poursuivent. Ils l’attraperont ! Karl maintenant est en tête. C’est de la rage. L’Anglais Ben est le premier à son tour. Vont-ils laisser gagner le jeune étranger ! À la bonne heure ! Peter a regagné la tête. Bravo, Peter !
Vole, Peter ! – Hans te regarde. Il voudrait te donner ses jarrets que rien ne fatigue, te communiquer le souffle inépuisable de sa poitrine. Que rien ne te distraie, Peter ! Ta mère et ta sœur ont les yeux sur toi ; une autre encore : Hilda ne te quitte pas du regard. Tu t’en doutes bien ; à quoi bon t’en assurer ? Sois tout entier à la chose présente, Peter ! La foule t’applaudit : n’écoute pas ; ne pense qu’à ceci : c’est que les poursuivants sont sur tes talons ! Il s’agit de dépasser le premier la colonne blanche !
« Hurrah ! hurrah ! Peter a gagné les patins d’argent des garçons. Le commissaire jette par trois fois son nom à l’assistance. »
Mais personne ne l’entend, parce que tout le monde le répète, accompagné de vivats sans fin.