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Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/343

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Sur ce, miss Scrumpkins, la meilleure amie de mistress Scrubbs, une fois bien mise au courant, avait volé chez elle pour tout raconter à ses parents réunis. Et comme tout le monde connaissait les Scrumpkins dans Birmingham, un tissu de nouvelles très-panachées, nombreuses et légères, mais emmêlées comme des fils de la Vierge, voltigea bientôt d’un bout de la rue à l’autre bout de la ville.

Un comité d’enquête s’assembla chez mistress Snigham et délibéra en conseil secret autour de son service à thé des dimanches. C’était une réunion sans prétention. Cependant les affaires judiciaires traitées ce soir-là furent en nombre prodigieux. Les galettes refroidirent positivement avant qu’aucun des membres du comité eût eu le loisir d’en avaler une bouchée. Il y avait tant à dire, et il était d’une telle importance d’établir fermement que chacun des assistants avait toujours été « certain que quelque chose d’extraordinaire était arrivé, au temps jadis, à cet homme-là », qu’il était près de huit heures avant que mistress Snigham eût offert à ses visiteuses une seconde tasse de thé.

Par un jour de neige en janvier, Laurens Boekman accompagna son père à la cabane des Brinker.

Raff, à qui l’on avait rendu son emploi de premier maître ouvrier à la réparation des digues, se reposait après les travaux de la journée ; Gretel ayant rempli et allumé la pipe de son père, balayait soigneusement toute trace de cendre sur la pierre du foyer ; la mère filait, et Hans, perché sur un tabouret près de la fenêtre, étudiait dans un gros livre ses leçons. C’était un paisible et heureux intérieur dont la seule agitation pendant la semaine qui venait de s’écouler avait consisté à prévoir cette visite de Thomas Higgs.

Aussitôt que la grande présentation fut terminée, dame