Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/53

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— Il n’est peut-être pas encore mort, dit Hans doucement, nous pouvons un de ces jours entendre parler de lui.

— Ah ! garçon, répondit-elle d’une voix altérée, quel voleur aurait pu pénétrer ici ? La maison, était toujours bien gardée, toujours propre et en bon ordre, Dieu merci, quoiqu’elle ne fût pas belle ! Le père et moi nous économisions, pour pouvoir mettre quelque chose de côté. Peu et souvent eût bientôt rempli la sacoche. Nous nous en aperçûmes, sans compter que le père avait déjà reçu une bonne somme pour des services rendus lors de la dernière grande inondation des terres. Nous avions toutes les semaines un écu de reste, quelquefois plus, car le père faisait des heures extra et recevait une haute paye pour son travail. Tous les samedis nous mettions quelque chose dans la bourse, excepté lorsque vous eûtes la fièvre, Hans, et lorsque Gretel vint au monde. À la fin, la sacoche se remplit tellement que je raccommodai un vieux bas et que je recommençai à nouveau. À présent que je regarde en arrière, il me semble qu’en quelques semaines de soleil l’argent avait déjà atteint le talon du bas. On payait bien, alors, celui qui s’entendait aux travaux d’ingénieur. Le bas continuait à se remplir de cuivre et d’argent, ah ! d’or aussi, même ! Vous pouvez bien ouvrir les yeux, Gretel. Je riais quelquefois en disant au père que ce n’était pas par pauvreté que je portais une vieille robe. Et le bas continuait à se remplir, et il se remplissait si bien que je me levais quelquefois au milieu de la nuit pour aller le toucher au clair de lune. Et alors, me mettant à genoux, je remerciais le Seigneur, car je pensais que mes chers petits recevraient avec le temps une bonne instruction et que le père pourrait, dans sa vieillesse, se reposer de son labeur. Quelquefois, à souper, nous parlions, l’homme et moi, d’une cheminée neuve et