Et aujourd’hui, tu vas encore vendre des œufs, du beurre, ça te fera de plus des beaux petits écus tout neufs, hein ?
Tu ris d’moi, Lucas ?
Bath ! bath ! laisse-le donc, tu sais bien qu’il n’aime qu’à rire !… Ce que tu fais est bien Denise et Dieu te bénira.
Merci, Bastien… Mais-dites moi, petits frères, êtes-vous bien assurés de réussir dans votre chasse.
Réussir ! Oh ! oui, crois le bien, tiens ! (il lui montre son fusil) tiens, regarde, ce camarade. Quand il va cracher à la figure de papa l’ours, il n’aura plus envie de renifler ni de venir dévorer les moutons dans les fermes !… D’ailleurs, mes bons amis, ne craignons rien, marchons à notre but et tant que nous serons sur le sol hospitalier, le beau Canada, nous ne périrons jamais !
Bravo ! Bravo ! Lucas ! J’aime à l’entendre parler ainsi ; oui, tu as raison, notre bon père est étranger, il est venu se fixer dans ce pays, la fortune ne lui a pas été favorable ; à nous de faire ce que nous pourrons. Mais, patience ! courage ! le bonheur n’est pas loin, à nous l’avenir !
Allons, je pars pour le village et aussitôt que j’aurai tout vendu, je reviendrai vous rejoindre, car il me tarde de vous revoir. Adieu Bastien, adieu Lucas, bonne chance, bonne chasse.