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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/24

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ainsi, la confusion gagner les esprits qu’il n’a pas orientés.

C’est là l’oubli le plus grave que le commandement puisse commettre ; car l’union de toutes les volontés, qui peut seule assurer l’action concordante et réfléchie des forces, qui procure le succès, et faute de laquelle, tout est voué au caprice, au désordre et à la défaite, résulte directement de l’unité de doctrine.

Mais l’unité de doctrine ne peut être communiquée que par des officiers qu’une étude attentive des règlements et de longues réflexions sur les conditions de la guerre, qu’une fermeté de caractère égale à la hauteur des vues, qu’un zèle ardent pour les devoirs et un amour plus grand pour les inférieurs ont élevés au rôle d’éducateurs, ont sacrés chefs.

Leur nombre est rare, hélas !

L’autorité la plus considérable de toutes celles que nous avons eues depuis la guerre, le général Saussier, qui a exercé de grands commandements, puis le commandement suprême, pendant de longues années, avec une jalousie qui ne s’est jamais relâchée ; qui a dirigé des grandes manœuvres où tout était réglé ; qui avait le devoir de préparer à la guerre les lieutenants qui devaient le seconder dans sa lourde tâche, qu’a-t-il laissé ? Quelle règle à observer à la guerre a-t-il