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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/27

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Or, tout cet ensemble de prescriptions, quelque considérable qu’il soit, ne suffit pas pour assurer la formation complète d’un officier.


On parle d’initiative ; on prétend qu’au moment du danger les qualités de notre esprit national s’affirmeraient, tout à coup, et que des résolutions, heureuses et hardies, surgiraient de toutes parts.

Quelle illusion ! Il n’y a pas de génération spontanée : on ne fait pas toujours bien ce qu’on a appris, mais on ne fait bien que ce qu’on a appris à moins d’être un génie ; tout de même qu’on ne peut pas compter sur le fonctionnement d’un organe qu’on a négligé d’exercer. C’est folie de croire que des officiers qui ont été, au cours de leur carrière, dépossédés de tout ce qui aurait pu susciter, entretenir et développer leurs facultés d’initiative se montreront aptes à prendre des résolutions, hardies et justifiées, dans des circonstances difficiles, peut-être critiques, qui surgiront tout à coup devant eux.

On ne peut pas, je le répète, compter sur la faculté, sur l’organe de l’initiative dans les moments difficiles, si l’habitude et le fonctionnement de cette initiative n’a pas, peu à peu, dans les temps ordinaires, créé le sentiment viril de la responsabilité que la tyrannie haineuse des politi-