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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/39

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appliquèrent, dans ce qu’elles avaient de mauvais, les méthodes de commandement auxquelles ils avaient été habitués, rompus pour mieux dire.

Du haut en bas de l’échelle hiérarchique, sans avoir rien de Napoléon, on fit ce que Napoléon avait eu le tort de faire ; on commanda sans songer à la nécessité de faire comprendre l’ordre donné. Cela était inutile puisque l’on était assuré de rencontrer, chez celui auquel l’ordre était donné, une obéissance passive ; on commanda, sans s’inquiéter toujours des prescriptions du règlement, dont on s’habitua à faire peu de cas ; cela aussi était sans danger puisqu’on devait être toujours strictement obéi.

Et d’échelon en échelon, les ordres furent transmis ; impératifs dans tout ce qu’ils prescrivaient, au futur aussi bien qu’au présent, et nuls, faute de clef qui les fît comprendre, dans ce qu’ils ne prévoyaient pas. La pratique cependant, la nécessité de les appliquer forçaient, dans chaque échelon pour aussi soumis qu’ils fussent, à une application qui, parfois, obligeait à en modifier quelques dispositions, d’autant plus, qu’à chaque échelon, on se savait assuré de l’obéissance des inférieurs.

De la sorte, il n’est pas exagéré de dire que, s’il y a peu d’armées où l’autorité donne plus d’ordres, s’il y en a peu où elle prétende tout pré-