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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/40

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voir et tout régler, il en est peu, aussi, où elle soit, en fait, moins obéie.


Et, je le répète, cela est naturel, logique, certain, fatal, car, aucune autorité humaine ne pouvant, surtout à la guerre, tout prévoir, ni donner, en tout, la solution à adopter ; aucune ne pouvant prétendre commander, sans faire comprendre l’ordre qu’elle donne, l’inférieur doit être admis à compléter, et même à modifier, l’ordre qu’il a reçu, ce qu’il ne peut pas faire sans grand danger, sans risquer de bouleverser les projets et les combinaisons du supérieur, s’il n’a pas été avisé des raisons, des vues et de la portée qui caractérisent l’ordre reçu, et s’il n’a pas été, aussi, formé préalablement, par un long enseignement, à la doctrine, dont la possession lui permettra de prendre, le cas échéant, la solution convenable ; celle qui répond aux circonstances peut-être toutes différentes de celles que le supérieur avait envisagées, et qui s’adapte cependant, à l’esprit de l’ordre qui a été donné.

L’ordre formel, l’ordre sans phrases, sans explication, qui exige l’obéissance muette, passive, conduit aux erreurs et aux désastres.

Je n’exagère rien en disant cela, et pour peu qu’on y réfléchisse un instant, on en conviendra ; car peut-on admettre qu’on écarte et proscrive