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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/41

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des actes de la guerre, qui mettent en jeu et à l’épreuve les facultés les plus nobles de l’homme, dans les circonstances les plus difficiles et les plus tragiques, la pensée, l’âme humaine dans la plénitude de toute la puissance que Dieu, le Dieu des armées, lui a concédée pour la défense et le triomphe des nobles causes !

Le maréchal Bugeaud, grand éducateur, que mon maître, le général Lallemand, lisait sans cesse, terminait une de ses instructions, en énumérant les principes absolus à la guerre : « Il ne faut jamais combattre sans but. Quand on a un but, il faut un plan. Ce plan au moment de l’exécution doit être connu de tous… » C’est le principe que Dragomiroff, un autre grand éducateur, qui dut beaucoup à Bugeaud, exprimait aussi, quand il disait que le soldat devait connaître sa manœuvre.

Combien ces vérités sont souvent méconnues !

J’assistais un jour à une manœuvre ; l’un des partis, un régiment maintenu sur la défensive, était menacé sur plusieurs points. J’étais près d’un des bataillons du parti assaillant, quelque peu détaché du gros. J’interrogeai le chef de bataillon sur les intentions de son colonel, sur les ordres qu’il en avait reçus, sur ce qu’il savait de l’action du gros, sur la manœuvre en somme. Sur tous les points, le chef de bataillon, officier distingué, ne savait rien, si ce n’est qu’il allait à l’ennemi. Mais com-