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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/46

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eût été contraire au dogme de l’obéissance dont ils croyaient donner l’exemple, de l’obéissance poussée jusqu’à l’héroïsme, ou plutôt jusqu’à la servilité ! Tous se turent, jusqu’au jour où le maréchal les convoqua, pour leur annoncer qu’il fallait capituler et donna l’ordre à l’un d’eux d’aller discuter, avec l’ennemi, les conditions de la capitulation, son œuvre !


Je ne sais pas si jamais l’histoire enregistrera un pareil phénomène ; mais ce que je sais c’est que celui-là suffit, pour faire condamner et pour faire maudire ce que l’abaissement du caractère appelle, improprement, du beau mot d’obéissance !

Oh ! non ce n’est pas la belle vertu d’obéissance, qui peut conduire à des catastrophes semblables où sombre la grandeur d’un pays !

Que penserait-on de parents qui assisteraient, pendant deux mois, à la lente agonie de ce qu’ils ont de plus cher, sans requérir aucun secours sous le prétexte que le malade n’en demande pas ? Que penserait-on de magistrats qui regarderaient, sans bouger, un incendie consumer leur ville, pendant deux mois, sous le prétexte que le secours des pompiers n’a pas été réclamé par qui de droit ?

Ce n’est ni la droiture de caractère, ni le sentiment de l’abnégation, ni l’esprit de sacrifice qui conduisent à cette obéissance inerte et vraiment