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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/47

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coupable. C’est l’abaissement du caractère ; c’est la peur des responsabilités ; c’est la crainte des initiatives ; c’est parfois aussi un sentiment plus bas, qui pousse à laisser à autrui l’odieux de commettre une faute, même un crime, qu’on sait pouvoir achever et compléter, sans risque aucun pour sa propre mémoire.

Et dans le volumineux factum qu’il rédigea, à Madrid, mélange d’inconscience, de duplicité, d’ignorance et de haine, l’ex-maréchal se plaint du manque de discipline et d’obéissance de ses lieutenants ! On rirait, si on l’osait !


Mais tout cela dirait-on remonte à l’époque de la pourriture impériale et notre armée nationale est, pour toujours, à l’abri de semblables hontes !

Cela a pu être, en effet, mais cela n’est plus. Oui, il est vrai, qu’instruite par nos malheurs l’armée avait été transformée par un souffle vivifiant ; jusqu’au jour où l’Affaire a déchaîné sur elle sa détestable action, elle a travaillé, active, ardente, dévouée, passionnée, ayant au cœur la foi dans son œuvre, l’espérance dans son avenir, l’amour de la Patrie. Conduite par des chefs, généralement bien choisis, qu’elle estimait, elle allait, sans crainte de compter dans ses rangs, ni traître, ni délateur ; et chaque année des progrès constants récompensaient les efforts de ces braves soldats